Ne prenez pas les Freelances pour vos esclaves

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Ça y est, votre site e-commerce est lancé et vous vous sentez enfin patron d’une entreprise. Plus de compte à rendre, sauf à vous-même, c’est vraiment super !

Et la cerise sur le gâteau, c’est que vous pouvez même désormais sous-traiter certaines tâches, techniques ou non, à un prestataire qualifié dont c’est le métier.

Alors c’est parti, vous vous mettez en quête de trouver un webmaster freelance ou un développeur Prestashop et, quand vous avez trouvé la perle rare, vous démarrez une collaboration que vous espérez fructueuse.

L’occasion de vous retrouver dans la peau du donneur d’ordre, avec le sentiment de fierté qui l’accompagne.

Vous vous dîtes que c’est vous qui tracez la route que le prestataire freelance va suivre, vous qui fixez les règles, et qui détenez le pouvoir de la décision finale.

Sur le principe, c’est vrai. Mais attention aux dérapages incontrôlés. En fait, c’est à ce moment précis que vous risquez de basculer de l’autre côté de la force, celui du client « roi » qui confond Freelance et esclave.

Bien entendu, ce n’est sûrement pas votre intention, mais, croyez-moi, ça arrive fréquemment.

Pourquoi ? Tout simplement parce que vous êtes humain ?. Et, pour votre défense, c’est vrai que tant que vous n’avez pas pratiqué vous-même le métier de Freelance, ces petits écarts de conduite sont difficiles à identifier.

C’est pourquoi je vous propose dans cet article de détailler ces erreurs qui, mine de rien, peuvent ruiner votre relation avec votre prestataire. Nous verrons dans la deuxième partie comment éviter ça grâce à quelques bonnes pratiques.

Allons-y !

Les erreurs à ne pas commettre

Mettre trop de pression sur les délais et adopter la « technique » du harcèlement

En tant que client, vous pouvez vous permettre d’être exigeant (dans la mesure où le prix payé le permet). Mais attention à ne pas confondre exigence et impatience.

Si votre prestataire met un certain temps à réaliser une mission que vous lui avez confiée, ce n’est pas par flemmardise aigue. Evidemment non, Il n’est pas idiot et il a bien compris que sans vous (comprenez le terme général « client »), son business ne pourrait pas exister.

Donc, lorsque votre Freelance vous annonce un délai, il n’agit pas pour le plaisir de vous mettre des bâtons dans les roues, ni pour mettre en péril votre commerce. Il a juste besoin d’un minimum de temps pour vous garantir un travail de qualité.

Bien sûr, vous pouvez toujours tenter de négocier, mais si vous insistez pour obtenir des résultats dans des délais impossibles, tout ce que vous allez gagner, c’est un travail bâclé (si le prestataire n’a pas abandonné la mission, sachant pertinemment qu’il ne pourrait pas vous aider).

Alors où est l’intérêt ?

Que vous soyez pressé, je le comprends, on l’est tous ! Personne n’aime perdre son temps.

Mais imaginer que c’est en inondant la messagerie vocale ou la boite mail de votre presta que le travail va avancer plus vite, c’est totalement faux !

Vous risquez même l’effet inverse, c’est à dire agacer votre Freelance au point de le démotiver totalement.

Vous n’y gagnerez donc rien ! Ah si, pardon, une chose : apparaître dans la liste noire de votre prestataire qui, trop remonté, vous fera volontairement passer après tout le monde. Pas sûr que ce soit votre but final, n’est-ce pas ! ?

Donner les informations par portion

En tant que web-entrepreneur, vous avez un tas de responsabilités et lorsque vous engagez un prestataire, c’est pour déléguer une mission que vous ne maitrisez pas ou qui vous prend trop de temps.

Vous voulez donc gagner en efficacité et, parce que vous avez envie de vite passer à autre chose, vous consacrez un minimum de temps sur les instructions et les briefings.

Vous vous dites qu’après tout, c’est à votre prestataire de poser des questions, ou alors, il n’a qu’à se triturer un peu les méninges pour trouver lui-même les réponses.

Un peu facile, non ?

Et puis surtout, n’oubliez jamais qu’en procédant ainsi, vous ne ferez que perdre encore plus de temps.

Eh, oui, le freelance n’a pas que vous comme client (heureusement pour lui et son business). Il n’est donc pas à votre disposition dans la minute, et le temps de lire votre mail, de vous demander des précisions, d’attendre votre retour, c’est un paquet d’heures perdues (qu’il aurait pu mettre à profit pour votre projet s’il avait eu en main tous les éléments dès le départ).

En plus, si c’est récurrent, il verra arriver vos messages avec un œil méfiant et avec la motivation d’une baleine échouée sur la plage, au niveau zéro !

Résultat final : vous risquez une nouvelle fois de passer en fin de sa « to-do list ».

Penser que le freelance ne peut pas survivre sans vous

Oui, c’est sûr, pour exister, le prestataire a besoin de clients. C’est une évidence. Mais, avez-vous déjà fait un tour d’horizon de la concurrence. Et je ne parle pas de votre secteur d’activités en particulier, mais tout simplement des autres web-entrepreneurs qui se sont aussi lancés dans l’aventure du e-commerce.

Eh, bien, accrochez-vous, car en 2017, la FEVA a recensé 173 000 sites marchands actifs en France. Ça en fait un paquet de clients potentiels n’est-ce pas !

Bon, je pense que vous voyez où je veux en venir. Eh, oui ! Pour les prestataires de service comme des développeurs, des webmasters, des infographistes ou tout autre métier en rapport avec le contenu web, ça en fait beaucoup, des opportunités à saisir.

Alors, gardez toujours dans un coin de votre esprit qu’à tout moment, si vous abusez de votre pouvoir de client, votre freelance ira tout simplement offrir ses services à une personne avec qui la collaboration sera davantage gagnant-gagnant.

Imaginer que tout ça n’aura pas de conséquences

Hélas, si !

Si vous êtes web-entrepreneur depuis un moment, vous savez déjà à quel point trouver un bon prestataire peut être difficile (si vous êtes juste entrain de vous lancer, vous vous en rendrez vite compte ?).

C’est logique quand on y réfléchit : un prestataire qui travaille bien peut vite crouler sous les demandes. Et un client qui a trouvé la perle des webmasters, des développeurs ou des rédacteurs web n’a aucune envie de le laisser filer !

Et ce principe marche bien entendu dans les 2 sens : le monde de la prestation de service fonctionne énormément grâce au réseau. Et un prestataire qui a eu une mauvaise expérience avec vous n’ira jamais compromettre ses bonnes relations avec ses partenaires en vous recommandant.

Les secrets d’une collaboration saine et efficace

Bon, j’avoue que, jusqu’ici, je n’ai pas été très sympa. Et, soyez certain mon but n’est absolument pas de vous juger, juste de vous aider à entretenir de bonnes relations avec vos partenaires.

Alors maintenant qu’on a fait un peu le tour de toutes les erreurs à ne pas commettre, ce serait dommage d’en rester là.

Je vous propose donc de partager quelques bonnes pratiques à mettre en place pour assurer une collaboration saine et efficace avec les Freelances ?.

Relativiser et prendre du recul pour réfléchir

Evidemment, je ne vais pas vous dire qu’un bug qui apparait sur votre site est sans importance, mais paniquer ne va rien arranger. Et accuser votre prestataire sans même avoir pris le temps de réfléchir, encore moins !

Alors, prenez une profonde respiration, faites-vous couler un bon café, et réfléchissez : quelle peut-être la cause du problème ?

Opérez un flash-back de vos dernières actions. Car un dysfonctionnement n’arrive jamais par hasard. Et c’est certainement une des dernières interventions sur votre site qui est à l’origine du problème.

Peut-être est-ce dû au dernier module que vous avez installé la veille ? Auquel cas, il vous suffit de le désactiver le temps de régler le problème (enfin, le temps que votre prestataire y jette un œil ?). Votre site pourra survivre encore quelques jours sans cette nouvelle fonction, non ?

Dans tous les cas, laissez votre prestataire prendre le temps minimum requis pour vous aider. Ce qu’il aura envie de faire sans souci et au plus vite, puisqu’il ne se sentira pas agressé mais au contraire, respecté.

Avoir un site test et anticiper

Pour éviter le moment de panique du point précédent, avoir en parallèle un site test est une super option. Vous pourrez vous assurer du bon fonctionnement de vos modules avant le grand saut en mode réel. Pensez-y !

Et n’oubliez jamais que vous n’êtes pas le seul client de votre prestataire. Un freelance agit rarement à la minute. Au contraire, il s’organise pour satisfaire tous ses clients en établissant un planning précis, et souvent déjà trop serré.

Si vous n’anticipez pas suffisamment vos projets, vous risquez de vous heurter à un bug au dernier moment et de ne pas pouvoir le corriger dans les délais.

Et qui risque de subir votre stress ? Votre freelance, qui, malgré toute sa bonne volonté, ne peut pas être à la fois au four et au moulin !

Vous resterez alors ce client pénible qu’il n’a vraiment pas envie d’accompagner car il sait pertinemment qu’avec un peu d’anticipation, tout ça aurait pu être évité !

Bon voilà, l’essentiel est dit. Alors, après avoir lu cet article, vous pensez peut-être que, finalement, vous n’êtes pas vraiment concerné, car, d’une manière générale, vous avez vraiment le sentiment d’être un client sympa.

Je ne dis absolument pas le contraire, rassurez-vous !  Mais, ce que je veux vous faire comprendre ici, c’est qu’avant tout, vous restez humain. Et les émotions, difficiles à contrôler, peuvent parfois vous submerger.

Dans ces moments-là, posez-vous les bonnes questions, et mettez-vous à la place de la personne en face de vous (virtuellement parlant).

Dans quelle situation seriez-vous le plus disposé à bien travailler ? Quand un client vous hurle dessus (même par écrit, ça se ressent) ou quand il sait se montrer compréhensif (tout en restant exigent, l’un n’empêche pas l’autre ?). Personnellement, j’ai une vague idée de la réponse…